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21/03/2013

Matérialisme et darwinisme (suite)

La première (et dernière) hypothèse au sujet d’un mécanisme physico-chimique conduisant à la formation d’organismes capables de s’auto-reproduire est due au biochimiste russe Alexandre Oparin (1924). Elle a été soumise à une vérification expérimentale en 1953 par Stanley Miller et le prix Nobel Harold Urey. L’expérience consistait à soumettre à des décharges électriques un mélange de gaz semblable, pensait-on, à l’atmosphère primitive. On obtenait ainsi jusqu’à dix acides aminés sur les vingt présents dans les organismes vivants. Cependant, contrairement à ce que pensaient Oparin et Miller, l’atmosphère de la Terre primitive contenait peu ou pas d’hydrogène et la présence d’oxygène libre rendait ce milieu peu propice à l’apparition de substances organiques. C’est pourquoi Miller (comme Oparin) supposait une atmosphère sans oxygène donc sans ozone mais en l’absence de cette barrière, les rayons ultraviolets auraient détruit les acides aminés produits par les étincelles électriques. Beaucoup d’autres objections ont été adressées au modèle Oparin–Miller si bien qu’il est aujourd’hui considéré comme indéfendable. D’ailleurs, contrairement à ce qu’on croyait il y a un demi siècle, «plus aucun savant sérieux ne croit qu’une explication de l’origine de la vie soit à portée de la main » écrit Francis Collins qui dirige le « Projet Génome Humain ». C’est que la chimie a échoué dans ses tentatives d’expliquer la vie. Même si l’océan était bourré de protéines et de ARN, la probabilité que se forme par hasard une molécule capable de s’auto-répliquer serait si faible qu’on peut la considérer comme pratiquement égale à zéro. Et pourtant, s’il y a « quatre milliards d’années les conditions sur notre planète étaient complètement inhospitalières, peu de temps après, il y a 3,85 milliards d’années, la Terre grouillait de vie » constate Francis Collins s'émerveillant que l'intervalle soit si bref. Dans ces conditions Joyce et Orgel estiment que « l’apparition comme une Nova des oligonucléotides sur la Terre primitive est quasiment un miracle »[2]. Un phénomène brusque comme l’explosion d’une Nova est fort éloigné du processus graduel, pas à pas, seul compatible avec le darwinisme et ses petites modifications dues au hasard.

     Les biologistes et la plupart des épistémologues adhérent fanatiquement au néodarwinisme et refusent de prendre en considération les objections qu’on leur oppose ne serait-ce que pour y répondre. Cela s’explique aisément. Ils craignent que ne soit ébranlée, voire renversée, leur « philosophie spontanée » (pour parler comme Althusser), fondée sur le matérialisme méthodologique dont le postulat de base est que tout s’explique par les lois physico-chimiques. Le premier organisme vivant, par exemple, serait apparu selon eux à la suite d’une série d’événements accidentels qu’ils imaginent. Si on leur fait remarquer que cet enchaînement n’est guère plausible, ils ont une réponse toute prête : l’improbable devient probable dès lors qu’on a l’éternité devant soi. Logiquement, cela est tout à fait juste. Qu’on lise Une brève histoire de l’infini de John D. Barrow. On y trouvera une longue liste des situations paradoxales, voire absurdes auxquelles on parvient dès lors qu’on n’est pas limité par le temps. Mais justement ce n’est pas le cas. L’univers tel que nous le connaissons n’existe que depuis un peu moins de 13,7 milliards d’années et il n’offre sur la Terre des conditions rendant possible l’apparition de la vie (azote, oxygène, carbone et autres éléments lourds, température ni trop chaude ni trop froide) que depuis moins de quatre milliards d’années. Presque aussitôt, la vie est apparue sous la forme d’organismes unicellulaires capables de synthétiser des protéines et des lipides et très semblables à ceux qui existent aujourd’hui. C’est en vain que les darwinistes invoquent d’immenses temps géologiques. Ils n’ont pas été nécessaires et s’ils l’avaient été, ils n’auraient pas duré assez longtemps. La preuve a été administrée que la combinaison spontanée d’éléments synthétisant des molécules de ADN et de ARN est tellement  improbable qu’elle ne se produirait pas, même si la nature pouvait attendre cinquante milliards d’années. La créativité infinie du hasard suppose un temps infini et celui-ci n’était pas disponible[4].

Les biologistes les plus éminents et notamment de nombreux prix Nobel tels que David Baltimor, Manfred Eigen, Christian de Duve admettent que la théorie de l’information est cruciale pour comprendre l’origine de la vie. Or l’explication de celle-ci par les lois physicochimiques implique que cette histoire ait commencé par une molécule auto-réplicante. Une telle réplication réduit l’entropie de l’univers en violation de la deuxième loi de la thermodynamique. Pour échapper à cette contradiction, il faut que la molécule en question possède déjà l’information nécessaire lui permettant d’utiliser une source d’énergie en vue de sa réplication : cette information n’existe que dans des organismes vivants très complexes à savoir les cellules, stade suivant du processus biogénétique. Il fallait donc que cette première cellule émerge d’un seul coup. L’évolution purement chimique ne pouvant expliquer un tel miracle, il ne reste que l’intervention d’une intelligence planificatrice qui injecte l’information nécessaire[5].

(A suivre)  

 

 



[1] Cité par Stanley Pullen Intelligent Design or Evolution? Why the Origin of Life and the Evolution of Molecular Knowledge Imply Design 2OO5. p 186.

  [2] Ibid. pp 194, 237.

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