Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/06/2007

Fiction et réalité

Si Alain Badiou distingue les quatre types de vérités, c'est pour mieux les ramener les unes aux autres. Il établit des parallèles aventureux entre amour et politique, politique et science, science et art, allant jusqu'à mettre sur le même plan la fiction et l'histoire. Pour étudier ce qu'est un "site" événementiel, il prend pour exemple l'amour de Julie et de Saint Preux dans le roman de Rousseau tout comme la Commune de Paris (Cf. Logiques des mondes, pp 383-401) Pour Badiou, notre rapport à une oeuvre littéraire et notre rapport aux événements politiques sont de même nature. Désireux d'excuser l'indifférence des militants communistes devant "les signes objectifs de la cruauté" stalinienne, il évoque l'Iliade dont il dit qu'elle est "une succession ininterrompue de massacres". "C'est dans cette même indifférence qu'on s'installe, écrit-il, en lisant l'Iliade, parce que la puissance de l'action est plus intense que ne l'est la sensiblerie morale" (Le Siècle p 55).

D'abord un massacre est une tuerie à grande échelle d'être humains sans défense. Dans l'Iliade il y a seulement des affrontements entre combattants. Ensuite, c'est l'art du poète qui nous fait ressentir la violence comme héroique et le récit épique comme sublime. Badiou l'oublie quand il écrit que "le siècle a été une Iliade subjective". Il faut croire que pour lui lire le journal ou lire Homère c'est à peu près la même chose.   

Commentaires

Voilà assurément un grand sophiste.

Écrit par : Ezrah Wyden | 09/06/2007

Les commentaires sont fermés.