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14/12/2008

Un exemple d’anti-art

Il y a quelque temps (le 23 septembre 2008 plus précisément) Le Monde a consacré six colonnes à une grande célébrité que vous connaissez tous, j’ai nommé … Jacques Villéglé ! Euh, quoi ? Vous n’êtes pas au courant ? Il s’agit pourtant d’un « artiste » dont les « œuvres » « réalistes » (trois mots utilisés par Le Monde) sont exposées au Centre Pompidou. Elles consistent en affiches déchirées. Vous me direz : n’importe quel voyou peut en faire autant mais vous auriez tort car cette question, qui semble couler de source, personne ne se la pose dans les hautes sphères de l’oligarchie qui nous gouverne. Or ces messieurs sont des experts patentés alors que vous ne l’êtes pas, ce qui vous oblige à la fermer. Ce Villéglé s’est fait connaître par le procédé susdit au milieu des années cinquante. Interrogé par Philippe Dagen, il déclare que lui et ses camarades lacérateurs s’étaient placés dans l’esprit des avant-gardes du début du siècle « mais en s’en différenciant par un nouveau comportement, celui qui se voit aussi bien dans les machines de Tinguely que dans les monochromes d’Yves Klein : ne plus faire de peinture ». En réalité Villeglé n’a jamais fait de la peinture, ce qui l’empêche de cesser d’en faire. Il est devenu « artiste » non par une pratique artistique mais, comme il le dit, par un comportement. Ce raccourci vers la célébrité lui avait paru le plus rapide et le moins fatigant. Notons que Tinguely, auquel notre créateur à la-va-vite se compare, a, dans un accès de franchise inhabituel, reconnu qu’il était un charlatan.       

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