Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/06/2009

Jean-Pierre Changeux récidive

Jean-Pierre Changeux récidive

 

J.-P. Changeux est incontestablement un neurobiologiste de haut niveau, mais pourquoi doit-il usurper d’autres compétences que les siennes? On trouve dans Euripide cette réplique devenue proverbiale : « tekton on eprasses ou xylourgika », étant charpentier tu t’appliquais à autre chose qu’au travail du bois. On pourrait également citer Boileau : « Soyez plutôt maçon si c’est votre talent ». Dans le cas d’espèce notre savent se veut aussi philosophe. Le titre de son livre Du vrai, du beau, du bien » est démarqué de celui de l'ouvrage le plus connu de Victor Cousin (1845) qui, lui, s’en tenait à son métier. Changeux prétend mettre en relation le fonctionnement des neurones cérébrales et les œuvres de l’esprit, mais il ne fait que juxtaposer des considérations relevant de l’un ou de l’autre domaine. Les réductionnistes depuis Broca, voire depuis La Mettrie et son Homme-machine (1748), ont partagé cette même ambition  qui n’est pas plus près de se réaliser malgré les progrès de la science. D’ailleurs ont-ils besoin de démontrer cette relation entre, disons, création artistique et processus psychophisiologiques ? Pour eux elle va de soi et découle de leur postulat matérialiste. Changeux a reconnu lui-même qu’il n’a pas fait beaucoup de chemin en regrettant devant un journaliste du Monde (30 mai 2009) que « notre cerveau sur ce terrain, reste une ‘‘boîte noire’’ ». On mesure l’ampleur de son échec en lisant sous sa plume des phrases d’une banalité affligeante comme celles-ci : « Lorsque vous regardez le Guernica de Picasso, vous ne percevez pas seulement les figures qui s’y trouvent, mais tout l’investissement émotionnel qu’il contient. Vous recevez ainsi le message que l’artiste souhaite communiquer ».        

Les commentaires sont fermés.