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07/03/2010

Marianne cloue au pilori Alain Badiou

Dans son numéro du 27 février au 5 mars 2010 Marianne a publié un grand article d'Eric Conan intitulé : "Alain Badiou. La star de la philo est-il un salaud ?"  J'en extrais les passages qui me sont consacrés en les faisant suivre par une petite rectification. 

 

"Avec ce proséIytisme, l'UCFML [le groupuscule fondé par Alain Badiou] n’a guère dépassé les 500 militants à son apogée et n'a "récupéré que peu de maos dépités par la dissolution de la Gauche Prolétarienne en 1973. Le seul lien ­fut Kostas Mavrakis, ex-GP, qui "dirigeait Théorie et po1itique, revue ultra-« théoriciste » où il publiait Badiou : « Malgré mon amitié pour lui, je n'ai jamais eu l'idée "d'intégrer l'UCFML, trop sectaire. Ils n'avaient aucun lien. avec le monde ouvrier ; aucun établi. Ils étaient surtout hostiles aux "syndicalistes, les taxant de révisionnisme, vendus à la bourgeoisie, alors ­qu'à la GP on estimait qu'il fallait encourager la "combativité ouvrière, même sur des revendications réformistes, afin de la renforcer pour  plus tard»

 [...]

"Avec De quoi Badiou est-il le nom ? (L'Harmattan), qui vient de paraître, Kostas Mavrakis, devenu peintre adepte d'un classicisme "évoquant le réalisme socialiste, ­règle aussi ses comptes avec son ancien complice maoïste. Ils étaient pourtant restés proches. Badiou "défendant même Mavrakis, accusé il y a peu d"avoir publié un texte contre l'art moderne dans Krisis, la revue d’Alain de Benoist. Ils se "sont ­brouillés en 2006 comme deux enfants pour une affaire de tableau. Badiou se ­déclarant «propriétaire transcendant de Léda et le "cygne, l'œuvre préférée de Mavrakis, qu'il revendiquait et qu’il n’a jamais obtenue, son ami se sentant trahi par l’apologie de l'art "contemporain par Badiou dans son livre le Siècle. « C'est vrai, j'aurais bien accroché Léda et le cygne sur mon mur, mais le pro­blème "c'est que Kostas a vraiment bascu1é dans la réaction »? précise Badiou : les deux amis se sont séparés en 2009 par un échange de "1ettres en pleine ascension médiatique d'un Badiou triomphant auprès de son ex-ami : « L'heure du retour des vérités universelles est "venue et mon actuel destin public n’est  qu'un des symptômes flagrants de ce que la parenthèse réactive s'achève », lui écrivait-i1 en octobre dernier . « J’ai pensé au délire d’Althusser qui se voyait en dirigeant unique de la révolution. Mondiale, Badiou n'en est "plus très loin, commente Kostas Mavrakis. Un marxiste orthodoxe verrait dans sa célébrité médiatique une manœuvre de "récupération de la bourgeoisie : il est devenu le bouffon du capital. On le montre parce qu’il n’est pas dangereux, il peut même "rendre des services. »

Voici un extrait de la lettre par ailleurs très élogieuse que j'ai adressée à Eric Conan :

Malgré votre probité scrupuleuse, deux erreurs se sont glissées dans un passage qui me concerne. 1° il est inexact que je me sois brouillé avec Badiou « pour une affaire de tableau ». Ma réticence à lui donner la Léda ne fut pour rien dans notre rupture. Je m’étais d’ailleurs à peu près décidé à lui en faire cadeau quand il publia Le Siècle et c’est ce livre qui rendit l’affrontement inévitable. 2° Ma peinture n’évoque ni de près ni de loin le « réalisme socialiste ». Celui-ci est un art de propagande alors que mes tableaux cherchent seulement à procurer une délectation esthétique et quand ils ont un sujet il est emprunté à la mythologie. Par leur style, ces œuvres se rattachent à la grande tradition contrairement à l’école soviétique dans laquelle prédomine une facture impressionniste.

 

 

Commentaires

Avec de telles erreurs de Conan sur Mavrakis, nous pouvons supposer que d'autres existent sur Badiou lui même!

Vraiment! Ce Conan est féru d'anecdotes fausses.

Écrit par : lola | 11/03/2010

On ne peut en effet exclure qu'il y ait d'autres erreurs. Cependant connaissant bien la question je peux vous assûrer qu'Eric Conan a mené une enquête sérieuse.

Écrit par : Mavrakis | 12/03/2010

Enquête sérieuse?...Bah voyons!

Déjà la question insultante et raccoleuse sur le "salaud"! Ca vous gêne pas ça??


Ensuite c'est une juxtaposition de foutaises insignifiantes: Badiou vieux perdant, Stalinien, défenseur de génocides, kitch, héritier, fils à papa, joueur de piccolo, gourou, pervers...

Tout le reste est du même niveau.

Et votre proximité déclarée avec Badiou n'est pas une preuve.

Conan est ici tout entier occupé de charger la barque qu'il veut faire couler.

Pour qui a le goût des poubelles, il est facil de monter un portrait ordurier.

Cette fois, vous vous illustrez dans la défense d'un triste journaliste.

Logique.

Écrit par : lola | 14/03/2010

J'ai consacré un livre, plusieurs articles et de nombreuses notes à critiquer Alain Badiou avec des arguments précis notamment sur son idéologie politique et ses élucubrations en défense du non-art contemporain dans "Le Siècle". La seule riposte est votre commentaire que je laisse sans commentaire car il n'en apelle aucun. Le principal intéressé ne pourra pas toujours faire le mort et dès qu'il sortira du bois il sera démoli publiquement.

Écrit par : Mavrakis | 15/03/2010

Il est étonnant de pouvoir défendre cet article qui rappelle les méthodes de l'extrème droite! Je ne connais pas ce Eric Conan, mais il est clair qu'en n'interrogeant que les anciens amis,et nouveaux ennemis il aurait un jus de merde qui coulerait le long de son article. Pas un mot sur ce qu'écrit Alain Badiou, sur Le Siècle, Logiques des Mondes, l'Etre et l' Evénement. Ce qui est sur c'est que ce journaliste aime le caniveau..

Écrit par : simbad | 02/04/2010

Vous devriez écrire à Eric Conan (aux bons soins de "Marianne") pour lui faire part de votre opinion sur son article. La mienne est moins sévère mais je ne suis pas son avocat. Je vous fait remarquer quand même que le magazine auquel il collabore n'est pas une revue de philosophie. Si vous cherchez une critique courtoise et argumentée des Badiou lisez donc mon livre. Vous pourrez alors défendre votre philosophe favori (et le mien) autrement qu'en injuriant ses adversaires.

Écrit par : Mavrakis | 05/04/2010

C'est vrai que "salaud" n'est pas une injure...

Écrit par : lola | 06/04/2010

Vous ne saviez pas si bien dire! "Salaud" en effet n'était pas sous la plume d'Eric Conan une injure mais une allusion plaisante à un mot fameux de Jean-Paul Sartre premier maître à penser d'Alain Badiou. Selon Sartre le "salaud est celui qui pour justifier son existence feint d'ignorer la liberté et la contingence". Cependant même ceux qui ne connaissent pas cette citation devraient comprendre que l'agressivité du style de Marianne, acceptable dans le genre que se donne ce magazine, (encore une fois je ne suis pas son avocat), ne convient pas au genre que j'ai choisi pour mon blog. Je me pique en effet d'y maintenir une certaine tenue dans le débat philosophique.

Écrit par : mavrakis | 07/04/2010

vous n'êtes pas l'avocat mais vous défendez toujours le pire dans un argument plus que poussif.

Tout le monde aura vu "l'allusion plaisante" de ce Conan...

Si un jour, un grand hebdo titre ainsi sur vous, vous penserez peut-être autrement...

Et sur le sérieux que vous indiquiez de cet enquête, il semble que tous les cités ne sont pas de votre avis.

http://bibliobs.nouvelobs.com/20100407/18732/un-autre-portrait-dalain-badiou

Écrit par : lola | 07/04/2010

Merci Lola, mais M.Mavrakis n'a trouvé qu'un moyen pour faire parler de lui, hors de la sphère fort réduite, et pour cause, des intellectuels réactionnaires : c'est d'écrire encore et toujours contre Badiou. Sa principale contribution au maoïsme fut d'écrire un pamphlet assez dogmatique contre Trotski. La méthode est la même et elle lui évite l'effort périlleux de nous dire ce qu'il pense lui autrement que par petites touches. En les mettant bout-à-bout on arrive pourtant à voir qu'il est sur la bonne pente, de l'évocation du trop grand nombre des balayeurs maliens aux sifflets de la marseillaise pendant Egypte-Algérie (sic!), il nous dresse un portrait passif/agressif de "l'immigré" qui devrait avoir un certain succès dans les banquets identitaires où il finira certainement par trainer sa soif de reconnaissance (le style anglais y fera merveille).
Quant à vous M.Mavrakis : rien ne vous autorise à parler au nom des prolos, immigrés ou non, vous ne vivez pas dans nos quartiers, vous ne travaillez pas dans nos boites et vous ne combattez pas quotidiennement contre les aneries que l'on y entend, l'ami du système et de l'exploitation c'est vous. Vous qui défendez les expulsions pour lutter contre la concurrence entre les travailleurs, vous qui défendez l'Etat et l'Identité au lieu de dénoncer les conditions qui nous sont faites. Vous et vos poses de Don Quichotte, trop occupé à ferrailler contre vos moulins d'amour propre ou de reconnaissance blessée(badiou, l'art contemporain...) vous êtes incapable de saisir et de comprendre le peuple dont vous vous piquiez de défendre la Cause (eh oui... à 20 ans, pour un immigré, vous fites pire que de brandir un drapeau algérien pendant un match de foot) Votre voyage de dandy en terre populaire a pris fin, il faut en prendre acte et conserver ce qui vous reste : votre haine des ouvriers vivants, ceux que vous vouliez contrôler par la gauche hier et neutraliser par la droite aujourd'hui (en en faisant des statistiques de sondages pour les blancs et de la chaire à expulsion pour les bronzés). Seules les couleurs de l'image d'épinal ont changé mais débarassée de vos spéculations et vos croutes la vieille taupe rouge continue de creuser.

Écrit par : Communismes | 14/04/2010

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