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12/12/2010

L'effondrement qui approche

Nous nous acheminons vers la fin de la croissance, donc du capitalisme, dont la loi est la reproduction élargie (à chaque cycle) contrairement à  la reproduction simple qui caractérisait les types de sociétés antérieures. Deux facteurs rendent certaine cette issue : l’épuisement des ressources de la terre, accéléré par l’explosion démographique ; la tendance aux rendements décroissants qui caractérise toute activité productive.

La révolution industrielle s’est prolongée durant deux siècles grâce à une énergie bon marché d’origine fossile, non renouvelable, fournie principalement d’abord par le charbon, puis par le pétrole. Actuellement, nous nous approchons du pic oil  c'est-à-dire du point à partir duquel la production de cette source de carburant cessera d’augmenter. Il s’en suivra qu’elle sera de plus en plus chère. La liquéfaction du gaz et l’exploitation des schistes bitumineux sont coûteuses et cette dernière catastrophique pour l’environnement.

Depuis 1880 et jusqu’en 1999, le prix du baril dépassait rarement les 20 dollars (courants) En 2007, il atteignit les 90 dollars. Aujourd’hui, après de fortes oscillations, il dépasse les 92 dollars malgré la crise dont nous ne sommes pas tout à fait sortis. Si les chiffres se maintiennent sur cette pente ascendante (il n’y a aucune raison de penser le contraire) le prix de l’énergie, notamment pour les transports, sera multiplié par quatre tous les dix ans. Je vous laisse réfléchir aux conséquences.

A partir de 2004, la Chine tenta d’adopter un PIB vert reflétant les coûts de la pollution et de l’exploitation de ressources tenues pour gratuites alors qu’elles sont plus rares qu’on ne croit et qu’il faut leur attacher un prix pour inciter à les ménager. Une fois calculé le coût des rivières aux eaux rendues toxiques, de l’atmosphère parfois irrespirable, des écosystèmes détruits, des collines bouleversées par les mines, des milliers de morts tués par les coups de grisou, les chiffres de la croissance étaient tombés spectaculairement, approchant même de zéro dans quelques provinces. Les bureaucrates enterrèrent alors précipitamment leur projet. Depuis 2007, on n’en a plus entendu parler.

Il va de soi que cette politique de l’autruche n’empêchera pas les faits d’être ce qu’ils sont. La loi des rendements décroissants produira ses effets en Chine comme partout. Ils seront d’autant plus catastrophiques qu’on ne les aura pas anticipés. Les taux de croissance mirifiques des nouveaux pays émergents s’effondreront, comme ce fut le cas naguère au Japon, après avoir apporté un ultime sursis au capitalisme mondialisé.  

A suivre

20:19 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

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