Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/12/2010

La crise de la dette

La tendance à la baisse des rendements dont j’ai parlé dans ma note précédente se manifeste notamment par le fait que désormais la productivité du travail ne croit plus dans les pays où elle est la plus élevée (Etats-Unis, Europe, Japon etc.). En même temps le coût des dépenses sociales pour la santé, pour les pauvres, pour les vieux  ne cesse de grimper ainsi que la part des richesses accaparées par les 1% de la population les mieux lotis. Si l’on ajoute les conséquences du réchauffement climatique et des diverses pollutions il est clair qu'il nous faudra changer de cap si nous voulons éviter diverses catastrophes à court, à moyen ou à long terme.

De toutes celles qui nous menacent la catastrophe la plus imminente est le défaut de paiement sur la dette souveraine. Elle impliquerait par un effet domino une série de pays d’abord européens. Comment les Grecs pourront-ils rembourser leur énorme dette ou seulement en assurer durablement le service à 11,5 %  d’intérêt quand leur économie est étouffée par le programme d'austérité? Ils se rendront probablement compte (et ils ne seront pas les seuls) qu’une restructuration de leur dette, la sortie de la zone euro et la dévaluation compétitive sont la seule solution. Dans cette hypothèse, les banques françaises qui détiennent beaucoup d’obligations grecques seraient très affectées pour ne pas dire plus.  Selon certains économistes même les Etats-Unis pourraient être touchés par la contagion. En fait de nombreux pays subiraient le contrecoup d’une telle crise. Pourrait-on éviter alors l’inflation, voire l’hyperinflation, qui ferait s’envoler les économies des petits bourgeois ? L’expérience historique montre que cette catégorie de la population, quand elle est prise à la gorge, peut être beaucoup plus dangereuse qu’on ne le pense.

 Les inquiétudes dont je me fais l’interprète sont d’autant plus réalistes que le régime est discrédité. Selon un sondage 76 % des Français avaient peu ou pas du tout confiance aux hommes politiques (Cf. Le Monde du 11 octobre 2005). Un sondage plus récent évaluait à 43 % la proportion des Français qui jugeaient  le système capitaliste « fondamentalement vicié » (Cf. Le Monde du 10 novembre 2009). Ils pourraient être beaucoup plus nombreux si leurs conditions d’existence étaient compromises. De plus ils savent ou pourraient apprendre que nous vivons sous une ploutocratie et que depuis le début des années 80  les inégalités se sont énormément accrues partout dans le monde. Par exemple aux Etats-Unis la part du revenu national des 1% les plus riches est passée de 8% à 18% entre 1982 et 2009 (Cf. Le Monde du 15 mars 2010).       

18:23 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crise