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10/01/2009

Politique et morale

La morale prescrit ce qu’un individu doit faire dans ses rapports avec d’autres individus. La politique est l’art de conquérir le pouvoir, de le conserver, de l’exercer, ou, pour le moins d’en infléchir l’action. Une autre définition de la politique en ferait l’art d’atteindre au moindre prix certains objectifs considérés comme souhaitables à l’échelle de vastes groupes humains. La morale interdit d’utiliser une personne comme un moyen. En politique, cela est presque toujours nécessaire. La perte de vies humaines fait partie des risques à prendre ou des sacrifices à consentir dans l’intérêt supérieur de la collectivité, autrement dit du prix à payer. Cependant la morale ne perd pas ses droits en politique. Elle les fait valoir au moment du bilan. Pendant un certain temps, l’observateur extérieur doit suspendre son jugement s’il estime, comme c’est probable, qu’il ne connaît pas toutes les données. Avec le recul, cette réserve n’est plus de mise. L’heure des Tacite a sonné au sens de la fameuse envolée de Chateaubriand : « Lorsque dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et la voix du délateur; lorsque tout tremble devant le tyran, et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien paraît chargé de la vengeance des peuples. C'est en vain que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l'empire: il croît inconnu auprès des cendres de Germanicus, et déjà l'intègre Providence a livré à un enfant obscure la gloire du maître du monde". 

 

 

 

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