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24/03/2009

Le darwinisme (suite II)

A ce point, il est nécessaire d’ouvrir une parenthèse afin de répondre à la question suivante : qu’est-ce qui m’autorise, moi qui suis philosophe et non biologiste, à prendre parti dans un domaine qui  n’est pas le mien ? Je le fais en riposte à des scientifiques qui ont eux-mêmes outrepassé les limites de leur compétence. Ils arborent la bannière d’un prétendu « matérialisme méthodologique » et admettent ainsi ériger leur déformation professionnel en système philosophique : le monisme de Haeckel. En réalité la méthode scientifique est une invention de philosophes qui se disent épistémologues et veulent exercer une sorte de juridiction sur la pratique des savants. Ceux-ci à leur tour profitent du brouillage des frontières entre science et philosophie pour empiéter sur les plates-bandes de cette dernière. Ces incursions des uns sur le territoire des autres peuvent cependant être fécondes. Le mathématicien Whitehead a forgé des concepts philosophiques intéressants. Kant a formulé avant Laplace le modèle qui explique la formation du système solaire à partir d’une nébuleuse primitive. Mais le cas le plus significatif est celui de la controverse qui opposa Leibniz à Newton représenté par son disciple Clarke. Ce dernier défendait le caractère absolu du temps et de l’espace indépendants de leur contenu qui pouvait être nul. Le premier niait que ce vide fût possible et tenait le temps pour relatif à l’ordre de succession des événements, l’espace étant relatif à la disposition des objets (des « monades ») les uns par rapport aux autres. Il n’y aurait là que systèmes de relations. Einstein donnera finalement raison au métaphysicien sur le savant. Ce fut possible parce que Newton s’était prononcé sur des questions qui à l’époque étaient purement philosophiques. Je revendique par conséquent le droit pour un philosophe comme moi de contester les thèses des savants qui sortant de leur laboratoires montent sur des estrades médiatiques pour y faire du battage en faveur d’un matérialisme vieux d’un siècle et demi. Ce faisant, j' interviens pour la science et contre les obstacles que le dogmatisme dresse sur son chemin.    

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