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12/07/2009

Les contradictions de Luc Ferry

Le rapport au Premier ministre intitulé Face à la crise et dû à Luc Ferry et au "Conseil d'Analyse de la Société" appelle d'autant plus un examen critique que son sous-titre est humble. Dans "matériaux pour une politique de civilisation" l'accent doit être mis sur "matériaux" car c'est en vain qu'on y cherchera le moindre linéament d'une politique de civilisation. Cette lacune est d'ailleurs nécessaire et de structure comme nous le verrons dans un instant.

Luc Ferry veut dégager les contradictions de notre société mais ne prend pas garde aux contradictions de son propre texte. Il commence par démontrer que le devenir du capitalisme mondialisé a pour moteur les innovations de la technoscience. Celles-ci ont lieu "sous l'effet de la compétition généralisée entre pays, entreprises, laboratoires, universités, etc. (p 20) Ainsi "l'histoire se meut [-elle] désormais hors la volonté des hommes. [...] Il nous faut sans cesse "progresser" mais ce "progrès" relève de la seule nécessité" (pp 21-22). "La mondialisation technique est [...] un processus définalisé" (p 24). La preuve en est que la politique a perdu toute "emprise sur l'histoire" sans quoi des problèmes comme le chômage, la récession, la dette, les déficits "seraient réglés depuis longtemps" (p 25). Parvenu à ce point, Luc Ferry aurait dû s'empresser de conclure son rapport, au lieu de quoi il poursuit pendant une centaine de pages dont plus de soixante consacrées à des "propositions". Certes, celles-ci sont modestes et très en-deçà de la "politique de civilisation" qui fixe leur ambition mais en même temps d'une présomption absurde compte tenu de ce qui précède. Le reste est à l'avenant comme nous le verrons bientôt. 

17:31 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

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