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02/12/2009

"Le Symbole perdu" de Dan Brown

Dan Brown, devenu mondialement célèbre avec son Da Vinci Code, avait donné à cette occasion une brillante démonstration de son talent de conteur. On doit aussi lui reconnaître une louable absence d'ambition littéraire, celle-ci étant hors de sa portée. Malheureusement cette modestie ne s'étend pas au domaine des idées. Il en a, ou plutôt il en emprunte beaucoup en matière de philosophie et d'histoire des religions sans disposer du savoir permettant de les trier ou de les étayer. Plusieurs journalistes ont publié des guides utiles montrant comment l'histoire en général et celle du christianisme en particulier ont été falsifiées dans le Da Vinci Code. Son dernier roman : The lost Symbol, confirme l'art de construire des intrigues de Dan Brown mais aussi, hélas, sa désinvolture intellectuelle. Celle-ci se donne sous les dehors d'un sérieux et d'un aplomb qui laissent pantois. L'auteur s'affirme, certes, à nouveau comme un maître du suspense. En revanche la sauce idéologique dans laquelle baigne son récit est franchement indigeste. Une mise en garde contre son penchant à la mystification et son étalage de connaissances frelatées s'impose d'autant qu'il insiste sur la réalité factuelle des principaux éléments sur lesquelles s'appuie sa fiction.

Nous avons affaire à un roman à thèse qui fait l'apologie de l'idéologie et des fantasmagories du maçonisme. Mais Dan Brown va plus loin et tente une synthèse gnostique de tout ce que d'innombrables faussaires ont produit pour fabriquer le mythe des Francs-Maçons et des Rose-Croix. Il y a là une juxtaposition d'histoire-fiction, d'occultisme et de religiosité pseudo-scientifique. Cela donne ceci, par exemple : « La même science qui a érodé notre foi dans le miraculeux construit maintenant un pont à travers le gouffre qu'elle a creusé » (p 502 de l'édition anglaise). Comment ferons-nous pour franchir ce gouffre et revenir au miraculeux ? Eh bien, ce sera grâce aux pouvoirs de l'esprit (ou âme) divine que nous portons en nous et qui peut agir sur la matière parce qu'il est lui-même de nature matérielle (il a un poids !). Dan Brown se fait le propagandiste des superstitions les plus grossières sous couleur de défendre la pensée éclairée (enlightened) et la sagesse (wisdom). Il est vrai que son héros, Langdon, ne partage pas cette vision du monde mais ses réponses de sceptique aux plaidoyers enflammés de ses interlocuteurs sont faibles et timides. Il finit d'ailleurs toujours par battre en retraite.      

   Une prochaine note approfondira ma critique en fournissant des éléments sur la prétendue ancienneté des Maçons et des Rose-Croix.

14:04 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)

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