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29/12/2010

Maurice Godelier dynamiteur de la famille

Maurice Godelier dynamiteur de la famille

 Dans son numéro du 4 décembre 2010, Le Monde Magazine a publié un entretien avec  Maurice Godelier intitulé « La famille en chantier ». « La famille en ruine » aurait été un titre plus approprié pour ce texte de propagande. Les nombreuses photographies qui l’illustrent représentent exclusivement des couples homosexuels et ce n’est pas un hasard. Les thèses défendues par Godelier  reviennent à tourner en dérision l’institution du mariage dont la fonction a  toujours été d’encadrer la procréation et d’assurer dans les meilleures conditions la perpétuation de la société. Il n’y a jamais eu de rapport entre le mariage et les goûts sexuels des uns et des autres. Ces goûts sont une affaire privée qui ne regarde pas l’Etat. Celui-ci n’a pas à sanctionner ces préférences. Il ne lui appartient ni de les bénir ni de les punir. Singer le mariage proprement dit et ce qu’il implique en termes de filiation est une mascarade qui nuit au sérieux de l’union ainsi conclue entre un homme et une femme.  Ce sérieux doit être préservé même quand on ne voit dans cette cérémonie qu’un rite profane. Faute de quoi, on sape la famille et cela cause des dommages sensibles  à la société.

Pour éviter de le reconnaître, Godelier se livre à des contorsions aussi vaines que ridicules. Quand on lui demande s’il est vrai que les évolutions dont il parle ont affaibli la famille, il répond (à côté) que la famille ne suffit pas pour faire une société même chez les peuples primitifs sans classes et sans Etat chez qui pourtant les rapports de parenté sont fondamentaux. En fin de course, il concède à contrecœur que ces changements (promus par des politiciens démagogues) « ont bien évidemment ébranlé la famille ». Ou encore que « les liens conjugaux sont devenus plus précaires ». Il ne peut nier que les conséquences soient douloureuses pour les enfants mais il se console en soulignant que les parents « sont aujourd’hui dans l’obligation morale et juridique d’assumer, après leur séparation, leurs responsabilités à l’égard de leurs enfants ». Doit-on comprendre qu’auparavant cette obligation n’existait pas ? Pour un peu, Godelier nous ferait croire qu’en faisant du divorce une formalité le législateur aurait travaillé au bonheur des enfants !  

Pour Godelier le changement favorisant l’égalité des sexes aurait des racines idéologiques. Il découlerait du principe d’égalité entre citoyens proclamé par la Révolution française. Notre sociologue n’a pas remarqué que ce « mouvement très puissant » a été fortement et consciemment impulsé par les capitalistes et leur Etat afin de mettre au travail les femmes, ce qui eut pour conséquence de réduire de moitié les salaires réels. Autrefois, un seul salaire suffisait pour faire vivre une famille. Maintenant, il en faut deux. Le résultat fut un désastre démographique. La  France en fut affectée moins que d’autres pays parce les crèches et les écoles maternelles y sont nombreuses et que l’école garde les enfants toute la journée. Mais l’Espagne, l’Italie, la Grèce ont vu leur natalité tomber à 1,4 par femme et l’Allemagne à 1,3. Godelier fait preuve à ce propos d’une inconscience stupéfiante puisqu’il parle de « la valorisation moderne de l’enfant » au lieu de sa dévalorisation, mot beaucoup plus adéquat compte tenu des chiffres que je viens de citer. Quels sont les peuples qui valorisent le plus l’enfant et qui le prouvent par leur natalité ? Ce sont ceux qui sont les moins modernes et les plus proches des sociétés traditionnelles. Les gouvernements qui ont modifié les lois pour flatter des penchants égoïstes alors que personne ne le réclamait vraiment ont programmé la disparition inscrite dans les statistiques de la plupart des nations européennes. Les propos lénifiants de Godelier visent à cacher la catastrophe qui se profile à l’horizon de ce siècle si nous ne réagissons pas.    

19/12/2010

La crise de la dette

La tendance à la baisse des rendements dont j’ai parlé dans ma note précédente se manifeste notamment par le fait que désormais la productivité du travail ne croit plus dans les pays où elle est la plus élevée (Etats-Unis, Europe, Japon etc.). En même temps le coût des dépenses sociales pour la santé, pour les pauvres, pour les vieux  ne cesse de grimper ainsi que la part des richesses accaparées par les 1% de la population les mieux lotis. Si l’on ajoute les conséquences du réchauffement climatique et des diverses pollutions il est clair qu'il nous faudra changer de cap si nous voulons éviter diverses catastrophes à court, à moyen ou à long terme.

De toutes celles qui nous menacent la catastrophe la plus imminente est le défaut de paiement sur la dette souveraine. Elle impliquerait par un effet domino une série de pays d’abord européens. Comment les Grecs pourront-ils rembourser leur énorme dette ou seulement en assurer durablement le service à 11,5 %  d’intérêt quand leur économie est étouffée par le programme d'austérité? Ils se rendront probablement compte (et ils ne seront pas les seuls) qu’une restructuration de leur dette, la sortie de la zone euro et la dévaluation compétitive sont la seule solution. Dans cette hypothèse, les banques françaises qui détiennent beaucoup d’obligations grecques seraient très affectées pour ne pas dire plus.  Selon certains économistes même les Etats-Unis pourraient être touchés par la contagion. En fait de nombreux pays subiraient le contrecoup d’une telle crise. Pourrait-on éviter alors l’inflation, voire l’hyperinflation, qui ferait s’envoler les économies des petits bourgeois ? L’expérience historique montre que cette catégorie de la population, quand elle est prise à la gorge, peut être beaucoup plus dangereuse qu’on ne le pense.

 Les inquiétudes dont je me fais l’interprète sont d’autant plus réalistes que le régime est discrédité. Selon un sondage 76 % des Français avaient peu ou pas du tout confiance aux hommes politiques (Cf. Le Monde du 11 octobre 2005). Un sondage plus récent évaluait à 43 % la proportion des Français qui jugeaient  le système capitaliste « fondamentalement vicié » (Cf. Le Monde du 10 novembre 2009). Ils pourraient être beaucoup plus nombreux si leurs conditions d’existence étaient compromises. De plus ils savent ou pourraient apprendre que nous vivons sous une ploutocratie et que depuis le début des années 80  les inégalités se sont énormément accrues partout dans le monde. Par exemple aux Etats-Unis la part du revenu national des 1% les plus riches est passée de 8% à 18% entre 1982 et 2009 (Cf. Le Monde du 15 mars 2010).       

18:23 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crise

12/12/2010

L'effondrement qui approche

Nous nous acheminons vers la fin de la croissance, donc du capitalisme, dont la loi est la reproduction élargie (à chaque cycle) contrairement à  la reproduction simple qui caractérisait les types de sociétés antérieures. Deux facteurs rendent certaine cette issue : l’épuisement des ressources de la terre, accéléré par l’explosion démographique ; la tendance aux rendements décroissants qui caractérise toute activité productive.

La révolution industrielle s’est prolongée durant deux siècles grâce à une énergie bon marché d’origine fossile, non renouvelable, fournie principalement d’abord par le charbon, puis par le pétrole. Actuellement, nous nous approchons du pic oil  c'est-à-dire du point à partir duquel la production de cette source de carburant cessera d’augmenter. Il s’en suivra qu’elle sera de plus en plus chère. La liquéfaction du gaz et l’exploitation des schistes bitumineux sont coûteuses et cette dernière catastrophique pour l’environnement.

Depuis 1880 et jusqu’en 1999, le prix du baril dépassait rarement les 20 dollars (courants) En 2007, il atteignit les 90 dollars. Aujourd’hui, après de fortes oscillations, il dépasse les 92 dollars malgré la crise dont nous ne sommes pas tout à fait sortis. Si les chiffres se maintiennent sur cette pente ascendante (il n’y a aucune raison de penser le contraire) le prix de l’énergie, notamment pour les transports, sera multiplié par quatre tous les dix ans. Je vous laisse réfléchir aux conséquences.

A partir de 2004, la Chine tenta d’adopter un PIB vert reflétant les coûts de la pollution et de l’exploitation de ressources tenues pour gratuites alors qu’elles sont plus rares qu’on ne croit et qu’il faut leur attacher un prix pour inciter à les ménager. Une fois calculé le coût des rivières aux eaux rendues toxiques, de l’atmosphère parfois irrespirable, des écosystèmes détruits, des collines bouleversées par les mines, des milliers de morts tués par les coups de grisou, les chiffres de la croissance étaient tombés spectaculairement, approchant même de zéro dans quelques provinces. Les bureaucrates enterrèrent alors précipitamment leur projet. Depuis 2007, on n’en a plus entendu parler.

Il va de soi que cette politique de l’autruche n’empêchera pas les faits d’être ce qu’ils sont. La loi des rendements décroissants produira ses effets en Chine comme partout. Ils seront d’autant plus catastrophiques qu’on ne les aura pas anticipés. Les taux de croissance mirifiques des nouveaux pays émergents s’effondreront, comme ce fut le cas naguère au Japon, après avoir apporté un ultime sursis au capitalisme mondialisé.  

A suivre

20:19 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)