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02/05/2009

Jean-Louis Harouel et La Grande Falsification

Jean-Louis Harouel auteur prolifique d’ouvrages de droit d’économie, d’histoire et notamment de Culture et contre-culture (1994) vient de publier La grande falsification. L’art contemporain. C’est un renfort appréciable dans le combat que nous sommes quelques-uns à mener. Je pense à Jean Clair, Jean-Philippe Domecq, Marc Fumaroli, Christine Sourgins, Aude de Kerros. Le principal mérite d’Harouel, outre la richesse de sa documentation, réside dans son engagement résolu en faveur de l’art. Cela confère à son regard une singulière acuité dont manquent évidemment ceux qui sont d’autant moins objectifs qu’ils se veulent impartiaux. Ces derniers ne se posent pas la question « qu’est-ce que l’art » ou même pensent qu’elle n’et pas susceptible de recevoir une réponse. L’interrogation esthétique ayant été forclose, il ne reste que le point de vue du sociologue qui, en l’occurrence, manque son objet en déniant sa dimension axiologique. Si vous définissez l’art comme étant ce qui encombre les musées ad hoc, comment distinguerez-vous à notre époque entre art et n’importe quoi ? Harouel ne souffre pas de ce genre de cécité. Il voit clairement la différence et dès son introduction attaque bille en tête en déclarant que le prétendu « art contemporain » est « de l’anti-art, du non-art, du canular », « une imposture, une farce, une mystification », « tout sauf de l’art » (p 7). Voilà qui n’est pas mâcher ses mots. Cependant, tout en me félicitant d’une telle prise de parti, mon devoir envers notre cause m’impose de ne pas m’en tenir à cet accord de principe mais de discuter celles des thèses d’Harouel qui pourraient donner des munitions à nos adversaires.

 La principale porte sur l’explication du phénomène étrange et surprenant qui a conduit le non-art à occuper la place de l’art. La « religion séculière » de l’art instaurée par le romantisme aurait privilégié l’inspiration au détriment du travail et doté les artistes de pouvoirs exorbitants. Il en résulta un état d’esprit lourd de menaces qui se concrétisèrent avec l’invention de la photographie. Pour échapper à sa concurrence les peintres auraient abandonné leur fonction qui était la « représentation reconnaissable par tous » (p 11).

 Mes désaccords avec Harouel portent sur trois points. Selon moi le déclin de l’art est lié à l’évolution de la société dans son ensemble et pas seulement à l’histoire de la peinture. La sacralisation de l’art et de l’artiste à l’époque romantique n’y est pas pour grand-chose et la photographie encore moins. Ce sont les modernistes qui ont invoqué la photographie pour légitimer l’abstraction picturale. Cette explication-justification est aussi fausse qu’éculée. Si l’invention d’un moyen mécanique de reproduction du visible suffisait pour périmer l’art alors la sculpture aurait disparu dès l’antiquité quand fut découvert le procédé du moulage. Au dix-neuvième siècle aucun peintre n’a perdu de clients au profit des photographes à l’exception possible de quelques miniaturistes médiocres. Si la photographie pouvait rivaliser victorieusement avec la peinture il faudrait décrocher Le radeau de la Méduse de Géricault et le remplacer par un cliché montrant des boat people ainsi que L’entrée des croisés à Costantinople de Delacroix pour lui substituer un document de presse illustrant l’entrée des américains à Bagdad !

(à suivre)   

08/03/2009

La citation du jour

"Retournons à l'ancien, ce sera un progrès"

                                       Giuseppe Verdi

01/02/2009

Le Salon avait du bon

 

Pour le peintre mieux vaut travailler à une époque où le « Déjeuner sur l’herbe » est injustement écarté du Salon par un jury appliquant ses critères esthétiques avec étroitesse d’esprit que d’endurer des temps où il n’y a pas de critères du tout.

29/11/2008

Un peu d'humour sur une affaire grave

Voici une fable d'Esope traduite par moi :

Un chien de chasse aperçut un lion et se lança à sa poursuite mais quand le fauve se retourna et rugit, le limier battit précipitamment en retraite. Un renard le vit et lui dit: "Pauvre con, tu poursuivais un lion dont tu ne pouvais même pas supporter le rugissement".

Moralité (non prévue par Esope) : la fable s'applique à Saakachvili déclanchant un blitzkrieg contre la Russie. Il pensait sans doute qu'il avait un tigre (américain) à ses côtés mais celui-ci s'est révélé un tigre en papier.