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14/07/2010

Une émancipation autoritaire

Deux petites remarques critiques sur des points abordés dans le récent livre d'entretiens d'Alain Badiou avec Fabien Tarby : La philosophie et l'événement.

Badiou veut imposer l'abolition de la division du travail et l'effacement des identités ethniques. Pour opérer de telles transformations et contraindre si fortement la nature humaine, il lui faudrait un pouvoir dictatorial féroce. Comment celui-ci serait-il compatible avec l'idéal de l'émancipation constamment seriné par Badiou? Peut-on émanciper en privant de liberté? Pour Badiou, la réponse est oui et c'est pourquoi il se réclame de Lénine, de Staline, de Mao Tsé-toung, voire de Pol Pot.

Badiou insiste sur le fait que "la notion d'ennemi est toujours à l'horizon de la politique" (p 12). Il est exact que la première question à laquelle l'homme d'Etat doit répondre concerne la désignation de l'ennemi. Cela ne doit pas le conduire au manichéisme. Il doit en effet tenir compte de ce que 1° nous avons des intérêts communs même avec nos pires ennemis; 2° l'ennemi d'aujourd'hui pourra devenir l'allié de demain. 

N. B. Il y a quelques jours j'ai dû supprimer à mon grand déplaisir un commentaire interminable (et confus). Les commentaires doivent être courts, concis et clairs. Je m'astreint moi-même à cette règle quand il m'arrive de répondre.