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15/02/2009

Le bonheur dans la décroissance

J’ai à plusieurs reprises prôné la décroissance pour sauver la planète et donc nous sauver nous-mêmes. Certains imaginent que l’opinion publique n’accepterait pas les sacrifices exigés par une telle politique et la jugent  « irréaliste ». Mais outre qu’ils sous-estiment le bon sens du peuple, ces bons apôtres négligent un fait capital établi maintes fois par des enquêtes d’opinion. Il n’y a aucun lien, aucune corrélation, entre la croissance du PIB et le sentiment de bonheur ou de satisfaction à l’égard de l’existence. En trente ans, de 1973 à 2003, ce dernier n’a pas bougé en France à quelques minimes fluctuations près, alors que le PIB passait de 100 à 170 (Le Monde du 20-21 janvier 2008). Un sondage analogue aux Etats-Unis a donné un résultat équivalent. De 1974 à 2004 l’indice de bonheur a augmenté de 2,3 à 2,5 (ce qui n’est pas significatif étant donné l’ampleur des fluctuations) alors que le PIB passait de 20.000 à 38.000 dollars par tête (Le Monde du 29 janvier 2008) Ainsi tout laisse penser qu’une chute du PIB pourrait être neutre du point de vue du sentiment subjectif du bonheur et pourrait même l’augmenter par suite de l’élimination d’une foule de nuisance qu’elle entraînerait dans son sillage.

 

      

19:38 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (2)

13/02/2009

La radicalité du vrai

Toute prise de position radicale contient un élément de vérité serait-il unilatéral. Seule en est dépourvue l'eau tiède du modérantisme et de la bien pensance manichéenne. Un moment viendra où cet élément sera récupéré par l'histoire.

12/02/2009

L'Etat national n'est pas mort

Il y a peu encore, le monde semblait appartenir aux principaux bénéficiaires de la globalisation : les firmes géantes de la finance, de l’industrie et des transports. Feu Samuel Huntington a cité un cadre dirigeant d’une grande entreprise qui « prédisait avec assurance » que bientôt « les seuls qui se soucieront des frontières nationales seront les politiciens ». Avec la crise, on a vu les banquiers et les industriels se refugier sous les ailes protectrices de leurs Etats nationaux. « Big government is back », comme disent les Américains. Apparemment, déchiffrer le sens de l’histoire est un exercice aussi risqué pour les capitalistes qu’il l’était pour les marxistes de naguère.

17:22 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

09/02/2009

Koons à Versailles

Je ne suis pas lecteur du Canard enchaîné mais peut-être ai-je tort. L’amie Christine Sourgins m’a envoyé une coupure de ce journal en date du 24 septembre 2008 dans laquelle on en apprend de belles. Sous le titre : « Arrête de faire le Koons ! » il est écrit que Monsieur Denis Verdier-Magneau, directeur du « développement culturel » du château de Versailles, a mis en garde les guides et interprètes professionnels contre toute critique de l’exposition Jeff Koons. Dans sa missive comminatoire, le bureaucrate précise que « si nous venions à constater que les propos des personnes habilitées à exercer un droit de parole […] étaient irrespectueux à l’égard des choix culturels de l’EPV (Etablissement public de Versailles) nous nous verrions dans l’obligation de leur restreindre l’accès à l’EPV du musée et du domaine national ». Ce qui priverait automatiquement lesdites personnes de leur gagne pain. Le Canard conclut par ces mots : « Et ceux qui persistent à se gausser du nouvel art officiel, au goulag ! »

Croire que nous vivons en démocratie est une erreur en effet puisque dans un établissement public certains sont habilités à exercer un droit de parole et d'autres non. Pour que nul ne s’y trompe, l’administration de l’EPV a supprimé le livre d’or sur lequel il aurait été loisible aux visiteurs d’exprimer leur avis sur l’exposition Koons. Ces derniers aussi sont fermement invités à se taire. Surtout ne pas contrarier le milliardaire Pinault (grand collectionneur de Koons devant l’Eternel) dont la commissaire de l'exposition avait été la salariée. Un peu de respect, que diable! comme dit M. Verdier-Magneau.

 

Pour plus de détails sur ce dernier point lire la note sur "Les palinodies de Philippe Dagen" du 5 janvier 2009. J'ai publié dans Monde et Vie n° 799  du 30 septembre 2008 un article intitulé "L'anti-art à Versailles. Les raisons inavouables". On peut le lire sur mon site http://www.kostasmavrakis.fr