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06/02/2009

Les décideurs sont responsables

Dans une note précédente, j’ai montré du doigt les détenteurs du pouvoir politique et financier en les désignant comme « l’ennemi ». D'aucuns estimèrent que je n’y allais pas avec le dos de la cuillère. J’affirme qu’en m’exprimant comme je l’ai fait, je ne suis pas tombé dans l’extrémisme et qu’en plus j’étais en bonne compagnie. Le climatologue en chef de la NASA, James Hansen, connu pour avoir mis en garde contre le réchauffement de la planète dès le 23 juin 1988, s’est exprimé sur ce sujet en témoignant devant la Chambre des Représentants américaine vingt ans après jour pour jour. A cette occasion il a déclaré que certains dirigeants des sociétés pétrolières "devraient être poursuivies pour crime contre l'humanité et la nature".  

16:15 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

La liberté du cinéaste

Je lis un entretien accordé au Monde par Mia Hansen-Love, réalisatrice du film Tout est pardonné (26 sept. 2007). A cette remarque du journaliste : « Votre film s’inscrit dans une veine très classique du cinéma », l'artiste répond : « Je n’ai pas voulu faire un film qui se revendique moderne, ou radical. On est tellement envahi de fausse radicalité, de fausse subversion … »

Question : pourquoi ce qui est possible et acceptable au cinéma ne le serait-il pas en peinture ?

     Lien vers mon site :  http://www.kostasmavrakis.fr/

03/02/2009

"Le "développement durable"

Le développement durable (sustainable development en anglais) a été défini dans le rapport Brundtland de 1987 comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Le rapport ne précise pas ce qu’il faut entendre par « besoin ». Tous les Chinois (un milliard trois cents millions) ont-ils besoin d’une voiture individuelle comme les Américains ? Si pour éviter de passer pour raciste, vous répondez oui à cette question, vous aboutissez à une absurdité. Dans une telle hypothèse, les Chinois consommeraient à eux seuls plus que la totalité de la production mondiale de pétrole ! Poursuivons : les habitants des pays développés ont-ils besoin d’accroître leur consommation en fonction des messages publicitaires dont ils sont bombardés ? Le résultat serait tout aussi absurde car à la longue nous aurions besoin de plusieurs terres. En réalité, le PIB à l’échelle mondiale devrait payer l’amortissement de la biosphère c’est-à-dire le coût de remplacement du capital naturel qu’il détruit, ce qui n’est pas le cas. Au lieu de « développement durable », il faudrait plutôt parler de production non destructrice de ressources irremplaçables ou dont les destructions s’effectueraient à un rythme inférieur au taux de restauration spontané des équilibres naturels. Ces rythmes ont été dépassés largement et la situation empire. Depuis 1987, l'humanité consomme plus de "services naturels" que la biosphère ne peut en régénérer. Dans leur course à la rentabilité immédiate, les entreprises dilapident massivement certaines ressources réputées gratuites. Cette dégradation est en réalité subie par l’humanité dans son ensemble, notamment les générations futures. De même les émissions de CO2 ont un coût que ne payent pas ceux qui en sont responsables, ce qui grossit leurs profits. Le danger de poursuivre dans cette voie est si grave que certaines grandes entreprises mondialisées en ont pris conscience. Elles savent et disent que tarder à prendre des mesures restrictives sera plus onéreux de beaucoup que d’adopter ces mesures tout de suite. C’est pourquoi elles ont demandé aux gouvernements de leur imposer une réduction des rejets de gaz à effet de serre. Le free for all, autrement dit la course à qui polluera plus et gagnera plus est devenu suicidaire. Fini le « laissez faire, laissez passer » et « le moins d’Etat possible ». Notre survie exige de mettre au rencart ces mots d’ordre du libéralisme débridé.

 

Lire aussi ma note du 24-11-08 intitulée "Vive la décroissance"    

19:47 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

02/02/2009

Rancière et la peinture en bâtiments

Il m’est arrivé de dire que réaliser des monochromes comme Rodtchenko, puis Yves Klein, Ryman et tant d’autres, était une activité indiscernable de la peinture en bâtiment. Cela semble évident mais pas à Rancière. Il est si confit en idéologie moderniste qu’il tient à l’inverse la peinture en bâtiment pour de l’art et parle longuement du maire de « Tirana, lui-même peintre », faisant badigeonner « en couleurs vives les façades des immeubles de sa ville ». Il voulait ainsi « fusionner l’art et la vie » conformément au projet des avant-gardes du début du vingtième siècle. Rancière nie proposer cette initiative en modèle mais il la donne quand même en exemple de ce que peut être un art ouvrant « des passages possibles vers de nouvelles formes de subjectivation politique »[1]. 



[1] Cf. Jacques Rancière : Le spectateur émancipé, La Fabrique 2008, pp 86-91.