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09/04/2010

Conférence

 Kostas Mavrakis prononcera une conférence sur son livre De quoi Badiou est-il le nom ?  Vendredi 16 avril au Carré parisien, 1, rue du général Beuret Paris XVe M° Vaugirard à 19h 30. A cette occasion il signera ses deux derniers ouvrages.

 

16:49 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain badiou

Pourquoi si dur ...?

 Ayant longtemps été moi-même une groupie d’Alain Badiou, je considère avec empathie les réactions indignées que suscitent mes articles et chroniques peu amènes sur cette idole d’un extrémisme  de parade. Comment puis-je me montrer aussi dur, aussi méchant ? Telle est en bref la teneur de nombreux messages que je reçois. J’y répondrai en trois points.

1° Il faut appeler un chat un chat et un imposteur un imposteur. Or les milieux qui soutiennent Badiou appartiennent bel et bien à la gauche caviar la plus conservatrice. Il est intouchable dans Le Monde et c’est avec un collaborateur de ce journal qu’il a écrit son dernier livre. Il est encore plus intouchable dans Le Nouvel Observateur (proche du Monde) et dans Libération, la feuille de chou de Rothschild. La principale raison de la faveur dont il jouit auprès d’une partie des médias est son militantisme sentimental pour les immigrés clandestins, c’est-à-dire pour le  trafic d’êtres humains dont certaines entreprises tirent grand avantage.

 Badiou ne se sent pas concerné par l'avenir de notre planète, à l'unisson avec la plupart des capitalistes (d'où le fiasco de Copenhague). Il considère les mobilisations sur ce problème comme une "diversion millénariste". 

En matière d’art, il défend les intérêts des magnats de la finance mondialisée parmi lesquels se recrutent les méga-collectionneurs qui ont imposé le non-art à l’échelle du globe. Saviez-vous que les sommes investies dans leurs jeux spéculatifs viennent juste après celles engagées dans le trafic des armes et dans celui de la drogue au palmarès des échanges internationaux?

2° Pour ces trois raisons déjà, Badiou n’est pas celui qu’il prétend être. Mais il y en a encore une quatrième : il se targue d’un savoir qu’il ne possède pas ce qui entache gravement son autorité intellectuelle. N’a-t-il pas annoncé une nouvelle traduction de la République de Platon (sans doute meilleure) alors qu’il ne sait pas le grec comme je le démontre dans l’« Annexe I » de mon livre ? Ceci est difficile à contester. Puisque lui-même ne daigne, je mets au défi de le faire la foule de disciples et clients qui le suit (turba sua diraient les Romains) et se sent obligée de me contredire.

3° J’aime l’art. Or Le Siècle de Badiou est une attaque frontale contre ce qui est sacré à mes yeux. Je me conforme à l’éthique de mon ex-ami philosophe en étant fidèle à cette Idée que je me dois de défendre sans ménager aucune susceptibilité. C’est pourquoi je conclurai avec une citation de Nietzsche (suivie de ma traduction) qui exprime bien la nécessité d’être spirituellement inflexible :

"Warum so hart!" - sprach zum Diamanten einst die Küchenkohle; "sind wir denn nicht Nah-Verwandete?" - Warum so weich? O meine Brüder, also frage ich euch : seid ihr denn nicht - meine Brüder?

"Pourquoi si dur!" - dit au diamant un jour le charbon de cuisine; "ne sommes-nous pas de proches parents ?" - Pourquoi si mous? O mes frères, je vous le demande à mon tour : n'êtes-vous pas mes frères?

07/03/2010

Marianne cloue au pilori Alain Badiou

Dans son numéro du 27 février au 5 mars 2010 Marianne a publié un grand article d'Eric Conan intitulé : "Alain Badiou. La star de la philo est-il un salaud ?"  J'en extrais les passages qui me sont consacrés en les faisant suivre par une petite rectification. 

 

"Avec ce proséIytisme, l'UCFML [le groupuscule fondé par Alain Badiou] n’a guère dépassé les 500 militants à son apogée et n'a "récupéré que peu de maos dépités par la dissolution de la Gauche Prolétarienne en 1973. Le seul lien ­fut Kostas Mavrakis, ex-GP, qui "dirigeait Théorie et po1itique, revue ultra-« théoriciste » où il publiait Badiou : « Malgré mon amitié pour lui, je n'ai jamais eu l'idée "d'intégrer l'UCFML, trop sectaire. Ils n'avaient aucun lien. avec le monde ouvrier ; aucun établi. Ils étaient surtout hostiles aux "syndicalistes, les taxant de révisionnisme, vendus à la bourgeoisie, alors ­qu'à la GP on estimait qu'il fallait encourager la "combativité ouvrière, même sur des revendications réformistes, afin de la renforcer pour  plus tard»

 [...]

"Avec De quoi Badiou est-il le nom ? (L'Harmattan), qui vient de paraître, Kostas Mavrakis, devenu peintre adepte d'un classicisme "évoquant le réalisme socialiste, ­règle aussi ses comptes avec son ancien complice maoïste. Ils étaient pourtant restés proches. Badiou "défendant même Mavrakis, accusé il y a peu d"avoir publié un texte contre l'art moderne dans Krisis, la revue d’Alain de Benoist. Ils se "sont ­brouillés en 2006 comme deux enfants pour une affaire de tableau. Badiou se ­déclarant «propriétaire transcendant de Léda et le "cygne, l'œuvre préférée de Mavrakis, qu'il revendiquait et qu’il n’a jamais obtenue, son ami se sentant trahi par l’apologie de l'art "contemporain par Badiou dans son livre le Siècle. « C'est vrai, j'aurais bien accroché Léda et le cygne sur mon mur, mais le pro­blème "c'est que Kostas a vraiment bascu1é dans la réaction »? précise Badiou : les deux amis se sont séparés en 2009 par un échange de "1ettres en pleine ascension médiatique d'un Badiou triomphant auprès de son ex-ami : « L'heure du retour des vérités universelles est "venue et mon actuel destin public n’est  qu'un des symptômes flagrants de ce que la parenthèse réactive s'achève », lui écrivait-i1 en octobre dernier . « J’ai pensé au délire d’Althusser qui se voyait en dirigeant unique de la révolution. Mondiale, Badiou n'en est "plus très loin, commente Kostas Mavrakis. Un marxiste orthodoxe verrait dans sa célébrité médiatique une manœuvre de "récupération de la bourgeoisie : il est devenu le bouffon du capital. On le montre parce qu’il n’est pas dangereux, il peut même "rendre des services. »

Voici un extrait de la lettre par ailleurs très élogieuse que j'ai adressée à Eric Conan :

Malgré votre probité scrupuleuse, deux erreurs se sont glissées dans un passage qui me concerne. 1° il est inexact que je me sois brouillé avec Badiou « pour une affaire de tableau ». Ma réticence à lui donner la Léda ne fut pour rien dans notre rupture. Je m’étais d’ailleurs à peu près décidé à lui en faire cadeau quand il publia Le Siècle et c’est ce livre qui rendit l’affrontement inévitable. 2° Ma peinture n’évoque ni de près ni de loin le « réalisme socialiste ». Celui-ci est un art de propagande alors que mes tableaux cherchent seulement à procurer une délectation esthétique et quand ils ont un sujet il est emprunté à la mythologie. Par leur style, ces œuvres se rattachent à la grande tradition contrairement à l’école soviétique dans laquelle prédomine une facture impressionniste.

 

 

31/01/2010

Une bévue de Nedim Gürsel

Vous connaissez le singe de la fable qui prenait le Pirée pour un homme. Je viens de rencontrer (dans les pages du Monde) un directeur du CNRS, turc de surcroît, qui prend la "Sublime porte" pour Constantinople, l'Istambul d'aujourd'hui, alors que cette expression vaut pour le gouvernement du Sultan. C'est à peu près comme si un Italien croyait que le "Saint-Siège" désigne la ville de Rome.

J'ai de la sympathie pour Nadim Gürsel, moins chauvin et bigot que nombre de ses compatriotes. Nous goûtons en outre tous les deux la poésie de Konstantin Kavafis et ce n'est pas rien. Je suis, cependant, forcé de dire qu'il lui reste encore beaucoup de travail à faire pour connaître l'histoire de sa ville. Il a écrit, paraît-il, Le Roman du conquerant. C'est en effet un roman et le "soutien apporté à Byzance par les Gênois et les Vénitiens" relève, lui aussi, de la fiction. Mais peut-être Gürsel n'est pas sensible à la nuance qui différencie en français "les" et "des".

Voir Le Monde du 31 janvier - 1 février

13:39 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)