05/01/2009
Sites
Pour lire des textes plus substantiels et découvrir des tableaux vous pouvez visiter mes sites en cliquant sur les liens suivants:
http://monsite.orange.fr/kostasmavrakis
13:17 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0)
Pourquoi le non-art?
Pour ceux à qui la peinture et la sculpture au sens habituel procurent une émotion esthétique dont ils ont besoin, le fait que les médias, les pouvoirs, l’enseignement, les musées, imposent froidement ce qu’ils appellent « art contemporain » comme étant l’art tout court paraît à première vue étrange et mystérieux. Cette volonté de régression barbare (des modernistes !) enlève aux amateurs l’accès au véritable art contemporain en privant de toute visibilité les créateurs héroïques qui continuent à travailler. Notre époque se proclame libérale. Politiciens et journalistes n’ont que les droits de l’homme à la bouche. Pourtant le droit le plus vital, le droit au Beau sans lequel la vie ne vaut pas d’être vécue nous est dénié.
Dans mon livre Pour l’Art. Eclipse et renouveau, je pose, au chapitre V, la question « Pourquoi le non-art ? ». Ma réponse fait intervenir plusieurs facteurs tels que :
- l’inaptitude de la bourgeoisie à inspirer un grand art signifiant, le lien social sous le capitalisme étant uniquement médiatisé par le marché en l’absence de toute référence à des valeurs positives philosophiquement étayées ;
- l’intérêt qu’ont les classes dominantes à abolir l’art pour empêcher qu’il ne propose une autre vision du monde que le relativisme et le nihilisme;
- l’emprise du grand capital mondialisé sur l’Etat et les médias ;
- l’attrait du jeu spéculatif pour les magnats de la haute finance ;
- le rôle du snobisme ;
- les différences dans les modalités de réception, d’homologation et de consécration propres à chaque art d’où vient que les dégâts de l’avant-gardisme ont été graves en peinture mais négligeables dans le roman, le théâtre et le cinéma.
Plusieurs livres parus récemment me semblent conforter cette analyse et fournir des éléments qui permettent d’en préciser ou d’en approfondir certains points. Je pense notamment aux ouvrages de Jean-Claude Michéa : L’Empire du moindre mal, Climats 2007, La double pensée, Flammarion 2008 pour ce qui concerne la critique de l’idéologie libérale et de l’aliénation par la société du spectacle et la publicité, ainsi qu’à l’Histoire du snobisme de Frédéric Rouvillois, Flammarion 2008. Mes prochaines notes leur seront consacrées.
11:21 Publié dans Art / Non-art | Lien permanent | Commentaires (0)
16/12/2008
Les deux élites
Une réflexion d'Emmanuel Todd au sujet de la politique en général s'applique parfaitement à la politique culturelle et artistique en particulier. Elle conduit à distinguer une fausse élite dominante à une véritable élite dominée :
"Le véritable drame, pour la démocratie, ne réside pas tant dans l'opposition de l'élite et de la masse, que dans la lucidité de la masse et l'aveuglement de l'élite".
Après la démocratie, Gallimard 2008, p 223
15:31 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
14/12/2008
Un exemple d’anti-art
Il y a quelque temps (le 23 septembre 2008 plus précisément) Le Monde a consacré six colonnes à une grande célébrité que vous connaissez tous, j’ai nommé … Jacques Villéglé ! Euh, quoi ? Vous n’êtes pas au courant ? Il s’agit pourtant d’un « artiste » dont les « œuvres » « réalistes » (trois mots utilisés par Le Monde) sont exposées au Centre Pompidou. Elles consistent en affiches déchirées. Vous me direz : n’importe quel voyou peut en faire autant mais vous auriez tort car cette question, qui semble couler de source, personne ne se la pose dans les hautes sphères de l’oligarchie qui nous gouverne. Or ces messieurs sont des experts patentés alors que vous ne l’êtes pas, ce qui vous oblige à la fermer. Ce Villéglé s’est fait connaître par le procédé susdit au milieu des années cinquante. Interrogé par Philippe Dagen, il déclare que lui et ses camarades lacérateurs s’étaient placés dans l’esprit des avant-gardes du début du siècle « mais en s’en différenciant par un nouveau comportement, celui qui se voit aussi bien dans les machines de Tinguely que dans les monochromes d’Yves Klein : ne plus faire de peinture ». En réalité Villeglé n’a jamais fait de la peinture, ce qui l’empêche de cesser d’en faire. Il est devenu « artiste » non par une pratique artistique mais, comme il le dit, par un comportement. Ce raccourci vers la célébrité lui avait paru le plus rapide et le moins fatigant. Notons que Tinguely, auquel notre créateur à la-va-vite se compare, a, dans un accès de franchise inhabituel, reconnu qu’il était un charlatan.
15:48 Publié dans Art / Non-art | Lien permanent | Commentaires (0)