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17/12/2011

Houellebecq et le Souverain Bien

Houellebecq est honoré, on lui décerne le prix Goncourt, on l'invite sur les plateaux de télévision, mais les médias ne l'aiment pas. Sans le dire, ils lui en veulent de laisser entendre que la partouze permanente, style DSK, ne rend pas heureux. Or la débauche est une branche extrémiste du consumérisme et celui-ci est un des piliers du capitalisme et de son reflet idéologique : le matérialisme. Le mot d'ordre de beaucoup d'économistes est : "consommez, la main invisible fera le reste. La consommation est ainsi érigée en Souverain Bien et le Marché en Providence. Tels sont les misérables substituts de la religion.  

12/12/2011

Débat sur l'art et la société avec Oskar Freysinger

A l’invitation de Jean Robin qui dirige les éditions Tatamis et anime l’excellent site Enquête et débat, j’eus le 3 décembre 2011 une discussion philosophique passionnante sur des questions relatives à l’art, la société, l’histoire avec le dirigeant politique suisse bien connu Oskar Freysinger dont je venais de lire le petit livre débordant d’humour et d’esprit en réponse à Stéphane Hessel (Antifa aus éditions Tatamis). En me rendant au rendez-vous, je pensais rencontrer pour une conversation  amicale l’homme que j’admirais pour avoir mis en rage l’oligarchie européenne et notamment Cohn Bendit, en donnant l’occasion au peuple suisse de mettre un terme par une « votation » à la multiplication des mosquées. Je ne savais pas que l’entretien serait filmé et enregistré ni quels seraient les sujets abordés. Sur ce dernier point d’ailleurs, mes interlocuteurs n’en savaient pas plus que moi. Nous avons même eu de la peine à cadrer le débat. Comme nous étions d’accord sur presque tout nous craignions qu’il se réduise à une causerie de bonne compagnie. Il s’avéra qu’il pouvait néanmoins être fort vif. Cependant improviser sur des problèmes aussi délicats et complexes est une entreprise semée d’embûches. Il m’a donc semblé utile de clarifier mes positions dans une version rédigée des propos que j’ai tenus. Pour avoir accès à la séance filmée cliquer sur google puis sur enquête & débat.

Ma prise de parti dans les conflits qui opposent les hommes aujourd’hui s’explique par mon engagement en faveur de la civilisation et de l’art. Les deux sont étroitement liés car l’art de  chaque civilisation en définit l’essence. Ce que les archéologues nomment la « civilisation matérielle » (les objets, les outils, les techniques, éventuellement la science), est dissociable du monde qui l’a produite. L’Europe a emprunté à la Chine la boussole, le papier,  l’imprimerie, sans pour autant s’enchinoiser. Alors que si elle en avait adopté l’architecture, la peinture, la musique, elle serait devenue un appendice périphérique de l’Empire du Milieu comme l’étaient autrefois le Vietnam et la Corée. L’Europe ne l’a pas fait parce qu’elle avait sa propre civilisation qui ne le cédait à aucune autre. Aujourd’hui les civilisations sont toutes bien mal en point à cause de l’affaiblissement de leurs fondements spirituels. Leur épanouissement suppose une religion, une hiérarchie de valeurs, une tradition. Tout cela étant battu en brèche, elles ne peuvent que dépérir. La cause est à rechercher dans l’ordre économique et social qui conserve notre patrimoine mais démolit notre héritage. Cette structure qui n’impose pas une fatalité conditionne cependant une tendance, un penchant des individus à se diriger dans un certain sens. On le voit bien dans le domaine de l’écologie. Des sociétés brillantes ont disparu parce qu’elles n’ont pu se résoudre à préserver leur environnement. Cette fois-ci la catastrophe affectera le globe entier. Les décideurs le savent mais  ne veulent pas le savoir. Le souci du court terme empêche de faire ce qu’il faut pour éviter l’issue qui s’annonce et plus on tarde, plus les mesures salutaires deviennent onéreuses et moins on est disposé à payer ce prix. La super-classe mondiale (que regroupe en France « Le Siècle » et  dont les représentants à l’échelle globale se réunissent à Bilderberg) est incitée par la poursuite de ses intérêts immédiats à détruire 1°à long terme la nature dont Dieu nous a confié la garde, 2° à court terme, toutes les identités culturelles. Celles-ci sont en effet perçues par les intérêts dont je parle comme susceptibles (à travers le patriotisme) de faire obstacle à la circulation sans règles ni entraves des capitaux (délocalisables et transférables), des hommes (s’installant où ils veulent sans demander la permission), des marchandises (qui font disparaître par le dumping  les productions du pays). Ce qu’ils veulent, c’est une mode identique en tout lieu, un nomadisme et un mélange universel. Leur mot d’ordre est « des jeans et des macdo partout ». Encore une raison pour les représentants du très grand capital financier de promouvoir ce que j’appelle le non-art et eux l’art contemporain. Celui-ci présente pour ces messieurs plusieurs avantages. N’ayant aucun contenu, il dispense d’un bagage culturel pour s’y repérer, ne créant pas de formes, il n’exige pas un goût éduqué pour être apprécié. N’étant pas tributaire d’une civilisation particulière, il semble n’exclure personne. Bref, tous peuvent s’y reconnaître et s’en servir comme signe de reconnaissance (entre riches). L’universalisme du marché mondial appelle un art universel a priori (indépendamment de ses qualités). Rien n’étant plus universel que le rien, cet art prétendu reflète le néant de signification logé au cœur de notre monde. Il est la marchandise absolue qui, dépourvue de valeur d’usage (elle ne procure aucun plaisir esthétique) et réduite à sa valeur d’échange, ne vaut que par son prix. Le non-art est un des moyens dont se sert le capitalisme mondial financiarisé pour imposer son idéologie : le relativisme nihiliste. Ce relativisme se manifeste par l’absence de critères. Comme disait Beuys, tout homme est un artiste et donc tout est, ou pourrait être, de l’art. Récemment c’était des hardes que faisait tomber une grue dans le Grand Palais. Cela donnait un amoncellement de chiffons mais pourrait être n’importe quoi d’autre, par exemple un tas de charbon comme celui que propose à notre admiration le musée d’art contemporain de Bordeaux.

A ce point Freysinger évoque Duchamp. Je lui réponds que cette figure emblématique du dadaïsme était un ennemi déclaré de l’art, c’est pourquoi il a protesté contre la récupération dont il avait fait l’objet. Il écrivit à un ami : « Je leur ai lancé à la tête l’urinoir comme une provocation anartistique et voilà qu’ils en louent la beauté ».

A suivre

13/05/2011

Le Monde et les "touristes" de Guantanamo

Depuis le 11 septembre 2001, Le Monde a manifesté dans des milliers d’articles un souci constant  de défendre les islamistes contre la tentation de l'amalgame. Ils ne sont pas tous des terroristes, nous assure ce journal, sans craindre d’enfoncer une porte ouverte. Qu’en revanche tous les terroristes de masse soient des islamistes ne semble pas préoccuper outre mesure ces publicistes pleins de bons sentiments. Lisez la grande enquête du 12 mai 2011 : « Guantanamo. La colère des détenus français ». Sans épiloguer sur cette épithète, retenons que pour les auteurs il s’agit d’innocentes victimes d’un acharnement injuste. Une lecture attentive de l’article conduit à une conclusion bien différente. Les deux personnages interviewés : Nizar Sassi et Khaled Ben Mustapha ont été faits prisonniers en Afghanistan. Qu'est-ce qui les avait amenés dans ce pays lointain et déshérité ? A cette question,  ils donnent comme tous les autres internés de la prison américaine à peu près la même réponse. Il voulait « tester la possibilité de vivre dans un pays appliquant la charia » dit l’un. Il faisait « un voyage de reconnaissance, curieux de ce pays vivant sous la charia, explique l’autre. En somme, c’était du tourisme motivé par la soif de dépaysement. Le premier cependant raconte une anecdote qui le trahit. « Lorsqu’il fuyait avec les autres Français devant l’avancée des anti-talibans en décembre 2001, un chef lui demanda de rester dans les montagnes de Tora Bora pour couvrir leurs arrières ». Il prétend avoir refusé. Etait-ce le hasard qui avait regroupé les Français (tous des « touristes ») ou un engagement commun ? Pourquoi fuyaient-ils l’Alliance du nord constituée de bons musulmans attachés à la charia ? Avaient-ils quelque chose à se reprocher ? Comment se fait-il qu’un chef Taliban trouve tout naturel de donner des consignes militaires à des voyageurs ? Apparemment, nos « innocents » reconnaissaient l’autorité de ce chef puisque deux d’entre eux lui ont obéi au prix de leur vie. Il est donc clair comme le jour qu’ils combattaient dans les rangs des Talibans, lesquels étaient étroitement liés à Ben Laden et complices de ses crimes de masse. A ce titre, nos deux lascars ne méritaient pas mieux que leur émir.   

Ils ont pourtant été remis à la France à condition qu’elle les garde sous les verrous. Cette précaution n’a rien d’excessif. Des dizaines de prisonniers libérés de Gandanamo se sont empressés de rejoindre des groupes terroristes pour continuer à verser le sang. Les Américains justifient leur mansuétude en disant que ce n’était que « menu fretin » mais les auteurs des attentats de Londres ou de Madrid étaient-ils de si gros poissons ?  

27/03/2011

Républicain... Vous avez dit "républicain"?

Il y a la « grande politique » et les mesquines logomachies politiciennes. La première qui  se donne dans l’action plus que la parole a l’ambition de changer le monde. Elle vise le fondamental et le long terme. La seconde vit au jour le jour. Son temps est rythmé par les « petites phrases » et les coups tordus de margoulins dont le seul horizon est la prochaine échéance électorale. La logique de ces gens est le « ôte toi que je m’y mette ». Ceux qui jouent à ce jeu ne transmettent pas des idées, ils manipulent des esprits. Un mot qui fait de nouveau fureur dans le landerneau politico-médiatique me permettra d’illustrer ce point. Ce mot : « républicain », ne permet de faire aucune distinction puisque tout le monde s’en revendique. De ce fait, il ne signifie rien. Connaissez-vous beaucoup de politiciens ou même de simples citoyens qui se disent anti-républicains, c’est-à-dire partisans du despotisme ou du pouvoir héréditaire d’un seul ? Il est significatif de la vacuité de ce mot qu’il soit intraduisible dans l’acception qui est la sienne chez nous. Aucune autre langue n’en possède d’équivalent. Pour l’expliquer à un Italien, un Anglais, un Grec, il faut lui faire un cours sur l’histoire des idées en France. Soyons plus modestes ; interrogeons-nous sur la fonction de ce mot. Elle est d’attirer la droite sur le terrain de la gauche, perpétuant ainsi l’hégémonie idéologique de cette dernière. Accessoirement, il permet à l’oligarchie au pouvoir de permuter dans les places en tenant à l’écart ceux qui ne sont pas de la famille et n’ont pas fait allégeance aux chefs d’orchestre clandestins. Manipulation encore une fois.