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05/05/2010

Alain Badiou et Gerhardt Hauptmann

L'avenir de la civilisation et celui des êtres vivants, y compris nous-mêmes, sont de loin les problèmes qui me préoccupent le plus. Si je critique (avec courtoisie) Alain Badiou c'est à cause de ses prises de position contre l'art et contre une politique écologique visant à préserver la biosphère. Il annonce, comme Jean-Michel Besnier dans son livre Demain les posthumains, que l'humanité cessera bientôt d'être une espèce naturelle mais lui, contrairement à Besnier, envisage avec faveur la sortie de l'homme du règne animal et son entrée dans le règne des cyborgs. Cela me rappelle un passage du roman de Gerhardt Hauptmann L'Atlantide (1912). Un personnage incarnant le  savant darwinien scientiste et matérialiste s'y exclame avec enthousiasme : « Un jour viendra où la sélection artificielle sera obligatoire [...] Un autre jour viendra, encore plus beau, où des hommes tels que nous seront à peu près rangés dans la même classe où nous rangeons aujourd'hui les Boschimans ».

21/04/2010

Badiou et son missile téléguidé

 Une personne qui se dissimule sous le pseudonyme Communismes, sans doute téléguidée par un groupuscule badiousien, lance à mon encontre des attaques ad hominem et des imputations gratuites d’opinions dans lesquelles je ne saurais me reconnaître ; s’y ajoutent des spéculations sur mes motivations voire des prophéties sur ce que je suis destiné à devenir. Le tout dans un français approximatif et un style confus. Son ton hargneux prouve que ma réfutation du gourou de la secte a touché juste. Je lui répondrai dans l’esprit qui fut le mien lorsque j’écrivais le livre qui les chagrine tant : sine ira et studio (sans colère ni partialité) dans le seul but d’informer ceux qui me lisent.

1° Comme l’indique le sous-titre : Problèmes de théorie et d’histoire, mon livre Du Troskysme qui, soit dit en passant, a été traduit en quatre langues, n’était pas un simple pamphlet. C’est pour cette raison qu’on le recherche toujours, en particulier dans les pays anglo-saxons, près de quarante ans après sa parution. N’étant plus maoïste, j’ai refusé sa réédition en français malgré de nombreuses demandes.

2° J’ai de même saisi l’occasion de ma polémique avec Badiou pour exposer les résultats de mes investigations philosophiques sur plusieurs questions cruciales. En détruisant le faux, je construisais le vrai. N’est-ce pas aussi la fonction du livre où Badiou critique Deleuze ? A l’époque il était peu connu ; devait-on l’accuser de chercher à faire parler de lui parce qu’il s’attaquait à une célébrité ?

3° Le dénommé Communismes divise l’humanité en « blancs » et en « bronzés ». Il me reproche de ne pas être assez prévenu en faveur de ces derniers et de les vouer à l’expulsion. En réalité, mon seul tort est d’avoir laissé entendre que le peuple français a le droit de décider qui s’installe sur son territoire. Il n’y a là rien d’autre qu’un principe démocratique d’où la haine de ce régime professée par Badiou. Quant aux modalités d’application de ce principe, elles ne sont pas de mon ressort. Les fronts sur lesquels je me bats sont ailleurs. Néanmoins le mot d’ordre de Badiou « qui est ici est d’ici » est tellement absurde (et ridicule) qu’il donne des munitions aux xénophobes.

4° Il est un point sur lequel Badiou rejoint le Front National. Ils ont en commun une farouche hostilité à toute mesure en faveur de l’écologie. Pour le FN, le « réchauffement climatique est une imposture mondialiste ! » (cf. Droite ligne N° 2, avril 2010). Pour Badiou il ne faut pas "se laisser distraire [...] par les diversions millénaristes dont la principale aujourd'hui est l'écologie » ( cf. son Interview accordée à Pierre Gaultier parue sur Internet dans Le Grand soir).

5° En bon poujadiste, Communismes me reproche de défendre contre Badiou l’art et la civilisation. Il tient de telles préoccupations pour élitisme de dandy. Pour lui, si j’ai bien compris, seuls comptent les travailleurs immigrés. Il se trouve qu’ayant été moi-même un travailleur immigré j’ai retiré de cette expérience une meilleure opinion des membres de cette catégorie sociale que mon contempteur. Oui, un ouvrier peut apprécier un beau tableau si on le lui montre. J’en ai même connu un qui adorait la musique de Monteverdi mais non celle de Schönberg à qui le non-élitiste Badiou accorde la préférence.

 

 

12:19 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : alain badiou

17/04/2010

Alain Badiou et l'amour

Dans son livre Eloge de l'amour (pp 44-46), Badiou récuse le scepticisme des moralistes au sujet de la déclaration : « je t’aimerai toujours ». Selon lui elle peut être sincère et se traduire dans les faits tout au long d’une vie. Il se donne même en exemple. A une exception près il n’aurait « jamais quitté un amour ». Moyennant quoi, et de son propre aveu, il a vécu au milieu d’un harem. Malgré ses dénégations, il usait de ruse et de restrictions mentales. Quand il disait « je t’aimerai toujours », il omettait de préciser « mais pas toi seule exclusivement ». Confondant de propos délibéré les deux notions, il jurait fidélité à ses maîtresses mais ne leur garantissait que la constance.

L’amour est une passion. Il engage, que dis-je, il déchaîne des affects. Pour communiquer cette expérience, il faut mobiliser toutes les ressources de la poésie (au sens de dichtung). En même temps, ces émotions peuvent et doivent être maîtrisées par la pensée rationnelle. Or Badiou, quand il parle de l’amour en philosophe, en est réduit à des énoncés d’une grande banalité car il est incapable de renouveler ces lieux communs éternels. Cela demande un certain talent littéraire Sur ce point, il se fait d’étranges illusions car il a toujours affiché des ambitions de dramaturge et de romancier, peut être par mimétisme de sartrien. Il ne se contente pas d’exposer aussi clairement que possible ses idées, il s’imagine qu’il peut ciseler une écriture artiste. Or son activité débordante ne lui en laisse pas le loisir. La perfection de la forme ne peut être recherchée par un polygraphe compulsif. En voulez-vous une preuve ? Lisez-donc cette phrase que je relève dans la « Présentation » de son dernier livre : « Je crois qu’il est vraiment, d’un bout à l’autre, ce que son titre dit qu’il est : un éloge de l’amour, proposé par un philosophe qui, comme Platon, que je cite, pense que ‘‘Qui ne commence pas par l’amour ne saura jamais ce que c’est que la philosophie’’ » (pp 10-11). Que dites-vous de ce style qui charrie des galets comme un gave pyrénéen, (à moins que son cliquetis n'évoque pour vous une crécelle) ? Pour moi j'estime que Badiou a mérité de figurer dans le livre des records. Onze fautes contre l’euphonie en une seule phrase!          

15:53 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alain badiou, amour

09/04/2010

Conférence

 Kostas Mavrakis prononcera une conférence sur son livre De quoi Badiou est-il le nom ?  Vendredi 16 avril au Carré parisien, 1, rue du général Beuret Paris XVe M° Vaugirard à 19h 30. A cette occasion il signera ses deux derniers ouvrages.

 

16:49 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain badiou